dimanche 25 octobre 2009

John Martyn

Dans la vaste famille du folk rock anglais qui brouille presque de façon instinctive les frontières entre chanson traditionnelle, jazz, blues et rock progressif, le guitariste et chanteur écossais John Martyn occupe une place de choix. Peu connu du large public, il n'en demeure pas moins un acteur aussi passionnant que capital d'un rock britannique profondément singulier et inspiré, délicatement radical, détaché de toute vision bassement commerciale.
De Solid Air, en 1973, à Dreams by the Sea, en passant par le splendide Road To Ruin, John Martyn a offert nombre d'enregistrements souvent lumineux, toujours tourmentés, reflet d'une existence en lutte constante contre une armée de démons (alcool, drogue, vie affective pour le moins très chaotique, perte d'une jambe en 2003) ; une impériale suite de chansons en apesanteur, rugueuses et aériennes, aussi gracieuses que douloureuses, dominé par un jeu de guitare époustouflant de sensibilité et un chant très particulier : une voix veloutée, avec laquelle il essaie de reproduire la chaleur et les harmonies d'un saxophone.
Martyn était un grand artisan folk, un manieur de mots désespéré et sensible que ses démons personnels ont lesté d'une gravité impressionnante.
Mort en janvier 2009 à l'âge de 60 ans, il rejoint le rang des grands disparus cruellement ignorés don l'oeuvre ne demande qu'à être découverte.


John Martyn, Head and Heart. Album Bless the weather, 1971.

vendredi 23 octobre 2009

Cantatrix sopranica L.

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de ce superbe article scientifique signé Georges Perec. Je vous conseille tout particulièrement la bibliographie : une perle !


Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano (Cantatrix sopranica L.)

Georges PEREC
Laboratoire de physiologie
Faculté de médecine Saint-Antoine
Paris, France


RÉSUMÉ
L'auteur étudie le lancement de la tomate qui provoque la réaction yellante chez la cantatrice et démontre que plusieurs aires de la cervelle sont impliquées dans la réponse, en particulier le trajet légumier, les nuclei thalameux et le fiçure musicien de l'hémisphère nord.*


Les effets frappants du jet de tomates sur les sopranos, observés aux heures ultimes du siècle dernier par Marks et Spencer (1899) qui, les premiers, employèrent le terme de réaction de hurlements (RH), ont été largement décrits dans la littérature. Si de nombreuses études expérimentales (Zeeg & Puss, 1931; Roux & Combaluzier, 1932; Sinon & coll., 1948), anatomopathologique (Hun & Deu, 1960), comparative (Karybb & Szyla, 1973) et prospective (Else & Vire, 1974) ont permis de décrire avec précision ces réponses caractéristiques, les données neuroanatomiques, aussi bien que neurophysiologiques sont, en dépit de leur grand nombre, étonnamment confuses. Dans leurs démonstrations désormais classiques, publiées dans la fin des années 20. Chou & Lai (1927 a, 16, c, 1928 a, 16, 1929 a, 1930) ont écarté l'hypothèse d'un simple réflexe nociceptif facio-facial qui avait été émise il y a de nombreuses années par certains auteurs (Mace & Doyne, 1912; Payre & Tairnelle, 1916; Sornette & Billevayze, 1925).
Depuis lors, de nombreux travaux ont été menés pour tenter de résoudre l'énigme embrouillée ainsi que l'embrouillement énigmatique des versants afférent et/ou efférent de la RH et ont conduit à incriminer, de manière quelque peu chaotique, une multitude de structures et de voies : l'existence de voies afférentes trigéminale (Loewenstein et coll., 1930), bitrigéminale (Von Aitick, 1940), quadritrigéminale (Van der Deder, 1950), supra, infra et intertrigéminale (Mason & Ragoun, 1960) a été invoquée avec une certaine vraisemblance, de même que celle de canaux d'entrée maculaire (Zakouski, 1954), sacculaire (Bortsch, 1955), utriculaire (Malosol, 1956), ventriculaire (Tarama, 1957), monoculaire (Zubrowska, 1958), binoculaire (Chachlik, 1959-1960), trioculaire (Strogonoff, 1960), auditif (Balalaïka, 1515) et digestif (Alka-Seltzer, 1815). Des circuits spinothalamiques (Attou & Ratathou, 1974), rubrospinal (Maotz & Toung, 1973), nigrostrié (Szentagothai, 1972), réticulaire ( Pompeiano et coll. 1971), hypothalamique (Hubel & Wiesel, 1970), mésolimbique (Kuffler, 1969) et cérébelleux (High & Low, 1968) ont été explorés en vain, pour tenter d'élucider l'organisation de la RH, et la responsabilité de presque toutes les parties du cortex somesthésique (Pericoloso & Sporghersi, 1973), moteur (Ford, 1930), comissural (Gordon & Bogen, 1974) et associatif (Einstein et coll., 1974) a été évoquée dans le développement progressif de la réponse, bien que, jusqu'à maintenant, les mécanismes afférents et efférents de la RH n'aient jamais été explicités de manière décisive et convaincante.
Unsofort & Tchetera ont observé que " plus on jette de tomates sur les sopranos et plus elles crient "; par ailleurs, des études comparatives, par rapport à la réaction de gasp (Otis & Pifre, 1964), au hoquet (Carpentier & Fialip, 1964), au ronronnement du chat (Remmers & Gautier, 1972), au réflexe HM (Vincent et coll., 1976), à la ventriloquie (Mc Culloch et coll., 1964), aux cris perçants, aigus ou stridents et aux autres réactions hystériques (Sturm & Drang, 1973) provoquées par le jet de tomates, aussi bien que de choux, pommes, tartes à la crème, chaussures, billots et enclumes (Harvar & Mercy, 1973) ont conduit à l'hypothèse solide selon laquelle la RH est déterminée par un mécanisme de rétroaction positive, qui repose sur une interdigitation semilinéaire quadristable à embranchements multiples de sous-réseaux neuronaux fonctionnant en désordre (Beulott, Rebeloth & Dizdeudayre, 1974). Bien que cette hypothèse soit assez séduisante, les données anatomiques et physiologiques dont nous disposons sont insuffisantes pour pouvoir l'étayer. Nous avons donc décidé d'explorer de manière systématique l'organisation interne croissante ou décroissante de la RH pour tenter d'élaborer un modèle anatomique.


MATÉRIELS ET MÉTHODE

Préparation
L'expérimentation a porté sur 107 sopranos de sexe feminin, en bonne santé, pesant entre 94 et 124 kg (moyenne: 101 kg), qui nous ont été fournies par le Conservatoire National de Musique.La tracheotomie, la fixation dans l'Horslay-Clarke et la plupart des gestes opératoires ont été réalisés sous anesthésie par halothane. De la procaïne a 5 % a été injectée dans les berges cutanées et aux points de pression. Les animaux ont ensuite été immobilisés à l'aide de triéthyiodide de gallamine (40 mg/kg/heure) et maintenus en normocapnie grâce à une ventilation artificielle adaptée. Des dissections transversales de la moelle épinière ont été réalisées au niveau de L3/T2 ce qui a permis de supprimer les variations de la pression artérielle et de la sécrétion d'adrénaline induites par le jet de tomate (Giscard d'Estaing, 1974). A aucun moment les animaux n'ont souffert, comme le démontre le fait qu'ils n'aient pas cessé de sourire tout au long de l'expérimentation. La température interne a été maintenue à 38°C +/- 4°F à l'aide de 3 bouilloires électriques.

Stimulation
Les tomates (Tomato rungisia vulgaris) ont été lancées par un lanceur dc tomate automatique (Wait & See, 1972) commandé par un ordinateur de laboratoire polyvalent (DID/92/85/P331), avec traitement des données en série. Les jets répétitifs ont permis d'atteindre 9 projections par seconde, ce qui correspond aux conditions physiologiques rencontrées par les sopranos et les autres chanteuses sur la scène (Tebaldi, 1953). Nous avons pris soin d'éviter les projections ratées sur les membres supérieurs et/ou inférieurs, le tronc et les fesses. Seules les tomates atteignant la face et le cou ont été prises en compte.
Les données ont été contrôlées par rapport au lancement d'autres projectiles: trognons de pomme, rognures de choux, chapeaux, roses, citrouilles, balles de fusil et ketchup (Heinz, 1952).

Enregistrement
L'activité des différentes aires cérébrales a été enregistrée par l'intermédiaire de semi macro-électrodes en alliage verre-tungstène placées au petit bonheur * selon la méthode de Zyszytrakyczywsz-Sckrawszhwez (1974). La détection des pointes a été assurée par audiomonitoring : chaque fois qu'une décharge était entendue, elle était soigneusement photographiée, enregistrée, affichée sur un monographe et, après intégration, sur un polygraphe. L'analyse statistique des résultats a été réalisée au moyen d'un algorithme inspiré du tennis (Wimbledon, 1974), c'est-a-dire que chaque fois qu'une structure gagnait un jeu, elle était considérée comme étant impliquée dans la RH.

Histologie
Au terme de l'expérimentation, les sopranos ont été perfusées avec de l'huile d'olive et du Glennfidish à 10 %, et mise à incuber à 42,1°C pendant 47 heures, dans du jus d'orange à 15 %. Des coupes de tissus congelés, non colorées, de 2 cm d'épaisseur ont été montées dans un sorbet à la fraise et examinées en microscopie à balayage et à époussetage.
L'examen histologique a confirmé que toutes les électrodes étaient situées dans le cerveau, à l'exception de 4 d'entre elles, qui se trouvaient dans la queue de cheval et le filum terminal, et qui ont été exclues de l'analyse statistique.

RÉSULTATS
Les explorations stéreotaxiques du cerveau durant le jet de tomates ont montré que la plupart des aires cérébrales répondent de manière différentes à la stimulation tomatesthétique.Comme le montre le tableau 1, qui résume les principaux résultats observés, trois (3) aires distinctes ont donné des réponses constantes, précises et non ambiguës : le nucleus anterior reticularis thalami pars lateralis (NART pl), ou nucleus de Pesch (Pesch, 1876; Poissy, 1880, Jeanpace & Desmeyeurs, 1932), la partie antérieure du tractus leguminosus (paTL), qui est situé à 3,5 mm au?dessus de l'obex et à 4 mm à droite de la tente, et la partie dorsale de la région de l'hémisphère gauche dénommée " sulcus musical, (sc MS) (Donen & Kelly, 1956).
Il est intéressant de noter que si l'hémisphère gauche a été pris en compte pour l'analyse statistique, l'hémisphère droit a été laissé de côté**.

Tableau 1 : Réponses des différentes parties du cerveau à la stimulation tomatotopique à diverses fréquences

Fig. 1 : Activité des structures réagissant à la stimulation tomatique. Le trait horizontal indique le début et la fin du stimulus. Etalonnage : 3,1416 ms. Chaque tracé est formé par la superposition de 33,57 enregistrements successifs. Remarquez le point en A, la flèche en B et le triangle noir en C.


Des exemples de réponses de ces structures sont représentés sur la figure 1, où l'analyse temporelle de la distribution des pointes fondée sur les caractéristiques de la répartition aléatoire temporelle programée (RATP) des aires étudiées permet de distinguer 3 sous-types d'unités cérébrales : 1 ) les unités répondant avant la stimulation ; 2 ) les unités répondant au cours de la stimulation ; 3 ) les unités répondant après la stimulation.
La comparaison des réponses obtenues avec la stimulation par le ketchup et d'autres projectiles, résumée dans la figure 2, apporte des arguments indiscutables en faveur de l'existence d'une organisation tomatotopique de la RH le long, entre et à travers le NARTpl, la paTL et le scMS.

Fig. 2 : Exemples de réponses provoquées par la tomate et d'autres projectiles. Explications dans le texte A = tomate, B = pomme, C = chou, D = chapeau, E= roses, F = ketchup®, G = potiron, H = balle de fusil

Fig. 3 : Relation temporelle entre les réponses enregistrées dans la région impliquée dans la RH. Abcisse : unités arbitraires ; ordonnées : unités internationales.Explications dans le texte

Les relations temporelles entre ces réponses, illustrées par la figure 3, montrent que l'hypothèse d'une interdigitation en faisceau de sous-réseaux neuronaux est très probable, bien qu'aucune donnée expérimentale ne permette de le confirmer, en raison de la relative difficulté de pénétrer dans ces satanées structures sans détruire tout un tas de choses (Timeo et coll., 1971).

DISCUSSION
Il a été démontré plus haut que le jet de tomates provoque, outre un certain nombre d'autres réactions motrice, visuelle, végétative et comportementale, des réponses neuronales dans trois aires cérébrales distinctes : le nucleus anterior reticular thalami pars lateralis (NARTpl), la partie antérieure du tractus leguminosus (paTL) et la partie dorsale de la zone dénommée sulcus musicalis (sc MS).Comme l'ont démontré Chou & Lai (1929 ), Lai/Chou (1931a, ) et Unsofort & Tchetera (1972), le mécanisme de la RH ne peut être réduit à un simple réflexe oligosynaptique facio-facial nociceptif qui prendrait son relais dans les voies ascendantes tomatonergiques paleospinorubro-yello-tectocerebello-nigrostriées.Le fait que de la péroxydase de raifort injectée dans les cordes vocales des sopranos soit transportée de manière rétrograde des dendrites apicales des nefs vagues vers les synapses tomatotomatiques des voies afférentes du psudo-Gasser controlatéral (Mc Hulott et coll., 1975) démontre avec quelque vraisemblance la nature légumineuse du médiateur responsable de la transmission du message des territoires réceptifs à la tomate au circuit de la RTH (Colle et coll., 1973). La 3,5 (M-tri) argyril-β-L-tomatase, qui est trisynthétisée de manière élective sdans le faisceau du NARTpl-ap TL et dont la destruction inhibe totalement la RH (Others et coll., 1974), fait figure de principal candidat pour remplir le rôle de transmetteur dans la boucle de rétroaction de la RH, bien qu'une autre hypothèse, fondée sur les calculs de latence et les corrélations sur la fréquence des co-croisements, suggère l'existence possible d'une synapse tomatotonique (confère Dendritt & Haxon, 1975).

Fig. 4 : Tentative d'élaboration d'un modèle anatomique du mécanisme de la RH. Explications dans le texte ou ailleurs. Lignes contin ues = inhibition, lignes discontinues = interrogation, lignes étoilées = redhibition, lignes en pointillé = substentation.

Bien que l'on manque encore de données expérimentales indiscutables, et que d'autres essais soient nécessaires pour parvenir à élucider totalement le mécanisme de la RH, il semble logique de reconnaître que l'ensemble des arguments cités plus haut et des résultats expérimentaux rapportés dans notre travail militent en faveur de l'hypothèse d'une organisation semilinéaire, multistable à embranchements multiples, à réseau dorsal et à déterminisme alimentaire de la RH, ce qui permet de proposer un modèle anatomique (figure 4).

Ce travail a pu être mené grâce aux subventions accordées par le syndicat régional des producteurs de fruits et légumes, l'association française des amateurs d'art lyrique (AFAAL) et la fédération internationale des dactylo-bibliographes (FIDB).


RÉFÉRENCES
1. Alka-Seltzer, L. Untersuchungen : "Uber die tomatostaltische Reflexe beim Walküre". Bayreuth Monatschr. f. exp. Biol. 184, 34-43, 1815.
2. Attou, J. & Ratathou, F. Laminar : "Configuration of the thalamo-tomatic relay nuclei. Experimental study with Fink-Heimer-Gygax methods". In : The Hyperthalamus", Ed. by V. Cointreau and M. Brizard, Cambridge, Oxford U.P., pp. 32-88, 1974.
3. Balalaïka, P. : "Deafness caused by tomato injury. Observations on half a case." Acta. pathol. marignan. 1, 1-7,1515.
4. Beulott, A., Rebeloth, B. & Dizdeudayre, C.D. : "Brain designing". Châteauneuf-en-Thymersis, Institute of advanced studies (vol. 17), 1974.
5. Bortsch, B. : "Saccular disturbances produced by whistling (in russian)". Fortschr. Hals-Nasen-Ohrenheilk. 3, 412-417, 1955.
6. Carpentier, H. & Fialip, L. : "Tomato calibres & swallowing". Bull. diet. gastrom. Physiol. 3, 141-167, 1964.
7. Chachlik, I. : "Vocal performance and binoculars". Covent Gard. J. 307, 1975-1080, 1959-1960.
8. Chou, O. & Lai, A. : "Tomatic inhibition in the decerebrate baritone". Proc. koning. Akad. Wiss., Amst. 279, 33, 1927a.
9. Chou, O. & Lai, A. : "Note on the tomatic inhibition in the singing gorilla". Acta laryngol. 8, 41-42, 1927b.
10. Chou, O. & Lai, A. : "Further comments on inhibitory responses to tomato splitting in Soloists". Z. f. Haendel Will. 17, 75-80, 1927c.
11. Chou, O. & Lai, A. : "Faradic responses to tomatic stimulation in the buzzling ouistiti". J. amer. metempsych. Soc. 19, 100-120, 1928a.
12. Chou, O. & Lai, A. : "Charlotte's syndrome is not a withdrawal reflex. A reply to Roux & Combaluzier". Folia pathol. musicol. 7, 13-17 1928b.
13. Chou, O. & Lai, A. : "Tomatic excitation and inhibition in awake Counteralts with discrete or massive brain lesions". Acta chirurg. concertgebouw., Amst. 17, 23-30, 1929a.
14. Chou, O. & Lai, A. : "Musicali effetti del tomatino jettatura durante il reprezentazione dell' opere di Verdi". In: Festschrift am Arturo Toscanini, herausgegeb. vom A. Pick, I. Pick, E. Kohl & E. Gramm., München, Thieme & Becker, pp. 145-172, 1929b.
15. Chou, O & Lai, A. : "Suprasegmental contribution to the yelling reaction. Experiments with stimulation and destruction". Ztschr. f. d. ges. Neur. u. Psychiat. 130, 631-677, 1930.
16. Colle, E., Etahl, E & Others, S. : "Leguminase pathways in the brain. A new theory". J. Neurochem. Neurocytol. Enzymol. 1, 8-345, 1973.
17. Dendritt, A. & Haxon, B. : "Synaptic contacts in the Lily Pons". Brain Res., 1975 (in the press).
18. Donen, S. & Kelly, G. : "Singing in the brain". Los Angeles, M.G.M. Inc. Press. 1956.
19. Einstein, Z., Zweistein, D., Dreistein, V., Vierstein, F. & St. Pierre, E. : "Spatial integration in the temporal cortex". Res. Proc. neurophysiol Fanatic Soc. 1, 45-52, 1974.
20. Else, K. & Vire, A. de : "45-years tomato throwing on amateur Singers". New Records Ass. J. 27, 37-38, 1974.
21. Ford, G. : "Highways and pathways for motor control". J. pyramid. Soc. 30, 30, 1930.
22. Giscard d'Estaing, V. : "Discours aux transporteurs routiers de Rungis". C. r. Soc. fr. Tomatol. 422, 6, 1974.
23. Gorden, H.W. & Bogen, J.E. : "Hemispheric lateralization of singing after intracarotid sodium amylobarbitone". J. Neurol. Neurosurg. Psychiat. 37, 727-738, 1974.
24. Harvar, D. & Mercy, B.C.P. : "Reward and punishment in Olympic throwers". Hammersmith J. 134, 12-15, 1973.
25. Heinz, D. : "Biological effects of ketchup splatching". J. Food Cosmet. Ind. 72, 42-62, 1952.
26. High, A.B.C.D. & Low, E.F.G.H. : "Cerebellar aphonia and the Callas syndrome". Brain 91, 23-1, 1968.
27. Hubel, D.H. & Wiesel, T.N. : "Receptive & tomato fields in the zona incerta". Experientia 25, 2, 1970.
28. Hun, O. & Deu, I. : "Tonic, diatonic, & catatonic stage-distress syndromes". Basel, Karger, 1960.
29. Jeanpace, L. & Desmeyeurs, P. : "Recherches histologiques sur les noyaux de Pesch & de Poissy". Dijon med. 5, 1-73, 1932.
30. Karybb, H. & Szyla, H. : "Of birds and men: calling strategies and humming responses". Biol. Gaz. Elec. 73, 19-73, 1973.
31. Kuffler, S.W. :"Papezian control of aggressive borborygms in Julliard drop-out". J. physiol. Physiol. 2, 21-42, 1969.
32. Lai, A. & Chou, O. : "Dix-sept recettes faciles au chou et a l'ail. I. Avec des tomates". J. Ass. philharmon. Vet. lang. fr. 3, 1-99, 1931a.
33. Lai, A. & Chou, O. : "Dix-sept recettes faclles au chou et a l'ail. II. Avec d'autres tomates". J. Ass. philharmon. Vet. lang. fr. 3, 100-1, 1931b.
34. Loewenstein, W.R., Lowenfeld, I., Lövencraft, N., Løwoenshrift, Q. & Leuwen, X. : "Tomatic neuralgia". J. Neurosurg. Psychiat. Neurol. 340, 34-89, 1930.
35. Mace, I. & Doyne, J. : "Sur les différents types de réactions tomateuses chez la Cantatrice". Gaz. méd. franco-rus. 6, 6-11, 1912.
36. Malosol, T. : "Utricular responses during tomato conditioning". Bull. med. Aunis & Saintonge 43, 6-11, 1956.
37. Maotz, E. & Toung, I. : "Tomatic innervation of the nucleus ruber". Proc. Opossum Soc. 70, 717-727, 1973.
38. Markms, C.N.R.S. & Spencer, D.G.R.S.T. : "About the frightening reactions that accompanied first performances of Il trovatore at the Metropolitan". Amer. J. music. Deficiency 7, 3-6, 1899.
39. Mason, H.W. & Rangoun, S.W. : "Paratrigeminaloid musicalgia". In: 3rd Conference on the Rimsky-Korsakoff syndrome, ed. by T. Thanos & P. Roxidase, Springfield, Ill., C. C. Thomate, pp. 31-57, 1960.
40. McCulloch, W.S., Pitts, W.H. & Levin, R.D.Jr. : "What's the frog stomach tells to the frog's audience". Proc. Leap & Frog Ass. 64, 643-1201, 1964.
41. McHulott, E., Mac Haskett, E. & Massinture, .T.C. : "Fate of exogenous (14C) scotch, (235U) bloodymary and other tritiated compounds injected in laryngeal and pharyngeal pathways". Clin. Bull. B.P.R. Soc. 89, 35-78, 1975.
42. Others, S., Colle, E. & Etahl, E. : "The enzymase enigma revisited". Am. J. Allegrol. 43, 234-567, 1974.
43. Otis, J. & Pifre, K. : "Gasping in the ascending pathways". In: Hommage à Henri Eiffel, ed. by D. Haux & D. Bas, Paris. C.N.R.S., pp. 347-950, 1964.
44. Payre, L. & Tairnelle, E. : "Sur le sursaut tomateux du Baryton léger". C.R. Assoc. Conc. Lam. 45, 6-7, 1916.
45. Pericoloso, O. & Sporgersi, I. : "Sull'effetti tomestetiche e corticali della stimolazione di leguminose nella Diva". Arch. physiol. Schola Cantor. 37, 1805-1972, 1973.
46. Pesch, U. : "Experimentelle Beiträge über anterior reticularis Kerne beim Minnesänger". Von Bulow's Arch. f. d. ges. Musikol. 1, 1-658, 1876.
47. Poissy, N. de : "Atrophie congénitale des Noyaux de Pesch". Bibl. clin. Homeoprat. Lugdun. 65, 22-31, 1880.
48. Pompeiano, O., Vesuviana, A., Strombolino, H. & Lipari, G. : "Volcaniche effetti della formazione reticolare nella funiculi funicula". C.r. Ass. ital. Amat. Bel Cant. 37, 5-32, 1971.
49. Remmers, J.E. & Gauthier, H. : "Neural and mechanical mechanisms of feline purring". Respir. Physiol. 16, 351-361, 1972.
50. Roux, C.F. & Combaluzier, H.U. : "Le syndrome de Charlotte". Weimar Ztschr. musikol. Pomol. 7, 1-14, 1932.
51. Sinon, E., Evero, I & Ben Trovato, A. : "Psychopathological description of La Furia di Caruso (in italian)". Folia clin. oto-rhinolaryngol., Foum Tataouine 6, 362-363, 1948. (Quoted by Hun & Deu, 1960).
52. Sornette, U. & Billevayzé, H. : "Les stomatites tomateuses". Arch. municip. Météorol. lyr. Déontol. music. 264, 14-18, 1925.
53. Strogonoff, H. : "III. Pineal activation and the yelling reaction". Show Busin. med. Gaz. 3, 273-308, 1960.
54. Sturm, U. & Drang, F. : "Musikalische Katastrophe". Berlin, W. de Gruyter, 1973.
55. Szentagothai, J. : "The substantia nigra as a striatal machine". Bull. Ass. niger. Neurophysiol. clin. exp., Niamey 23, 25-40, 1972.
56. Tarama, K. "Acid-base balance". pHD Thesis, San Francisco, 1957.
57. Tebaldi, R. "La Callas revisited". Metropolitan J. endocrin. Therap. 6, 37-73, 1953.
58. Timeo, W., Danaos, I. & Dona-Ferentes : "H.E.W. Brain cutting and cooking". Arch. metaphys. endogen. Gastrom. 56, 98-105, 1971.
59. Unsofort, H & Tchetera : "K.G.B. Shout and Yell". Yale J. Med. 9, 9-19, 1973.
60. Van der Deder, Von J. : "The yelling pathway". San Diego J. exp. Teratol. 50, Suppl. 24, 1 -28, 1950.
61. Vincent, J., Milâne, J., Danzunpré, J.J. & Sanvaing-Danlhotte, J.J.J. : "Le réflexe hydro-musical". Gaz. med. Faidh. Chalign. & d.s. Fil., 1976 (in the press).
62. Von Aitick, A. : "Ueber geminal-niebelungenischen Schmerz". Ztschr. exp. pathol. Tomatol. 4, 4a-64P, 1940.
63. Wait, H. & See, C. : "Balistic requirements in tomato throwing and splatching". Nasa Rept. N°68/675/002/F4, 1-472, 1972.
64. Wimbledon, A.F.G.H. : "On the Statistical matching of neuronal and other data". J. dynam. Stat. 5, 1-28, 1974.
65. Zakouski, B.G.H. : "Investigations d'avant-garde sur les voies fluviales artificielles à moitié rondes dans le hall d'entrée (traduit du russe)". Exp. J. sechenov. Pflügerol. 3, 17-34, 1954.
66. Zeeg, O & Puss, I.K. : "On the fanatic demonstrations of music lovers". J. behav. developm. Psychobiol. 31, 1-13, 1931.
67. Zubrowska, A. : "Oculo-tomatic dyskinesia. A preliminary report". J. neuro-neurol. Neurol. 1, 107, 1958.
68. Zyszytrakyczywsz-Sekräwszkiwcz, I. : "The Monte Carlo theorem as a use in locating brain and other sites". J. math. Vivisec. 27, 134-143, 1974.

* En français dans le texte
** NdT: pour restituer dans toute sa complexité la pensée de l'auteur, il semble indispensable de reproduire la phrase originale, qui était : "It is of interest to notice that, if the left hemisphere was kept for analysis, the right hemisphere was left".

mercredi 21 octobre 2009

Les syndromes du doctorant

Ci-dessous un billet plutôt drôle et pertinent extrait du site de mon collègue juriste nîmois Stéphane Darmaisin (http://www.darmaisin.com/blog/) auquel j'ai rajouté quelques éléments.

L’observation des parcours en thèse de différents étudiants permet de dégager toute une série de pathologies qu’il est nécessaire de s’employer à traiter pour améliorer le confort mental du doctorant. La liste qui suit donne un tableau non exhaustif des différents syndromes relevés à ce jour.

- Le syndrome de culpabilité : le malade entend en permanence une petite voix intérieure qui lui dit à chaque instant : "tu devrais être en train de travailler". Ce syndrome présente le défaut évident d’interdire toute pause ou toute décompression. Aucun remède connu à ce jour.

- Le syndrome colérique : le malade est irritable et en veut à la terre entière de l’avoir laissé commencer une thèse. Dans les périodes de crise le malade peut s’en prendre violemment à tout objet qui traîne sur son bureau et jeter l'intégralité de ses travaux à la poubelle. Dans la majorité des cas, il récupère l’ensemble dès le lendemain matin. Dans certains cas extrême, le malade peut renoncer à s’encombrer d’un conjoint, ce qu’il regrette immédiatement après sa soutenance de thèse.

- Le syndrome obsessionnel : le malade voit sa thèse partout et éprouve le sentiment, le plus souvent injustifié, que tout ce qu’il lit ou entend se rapporte à sa thèse. Dans les cas les plus extrêmes, le malade ne comprend pas que les autres personnes puissent s’intéresser à autre chose qu’à sa thèse.

- Le syndrome de la page blanche : le malade demeure prostré devant sa page désespérément blanche. Ce syndrome est sans gravité les premiers mois. Il commence à devenir inquiétant dans les cinq ans et alarmant dans les dix ans.

- Le syndrome d’infériorité : le malade a le sentiment qu’il est intellectuellement déficient et qu’il ne parviendra jamais à égaler l'entame du départ de la cheville de ses prédécesseurs. Ce syndrome se traduit généralement par une apathie marquée et par une volonté latente de mettre à mort le sujet de thèse, voire le malade lui-même. Le seul remède connu à ce jour : écrire, aller de l’avant et se dire que si la thèse n’est pas géniale, elle aura toujours le mérite d’exister.

- Le syndrome de supériorité : le malade a le sentiment qu’il est en train d’écrire LA thèse du siècle. Pathologie grave et très douloureuse notamment lorsqu’il réalise que seule une dizaine de personnes (famille et amis compris) liront son travail au final. A noter cependant que dans de très rares cas, il a pu être observé que la thèse se révélait être la thèse du siècle.

- Le syndrome d’insouciance : le malade se promène en permanence dans les couloirs des universités et des bibliothèques universitaires et ne s’assoit que très rarement un stylo à la main. Pathologie grave dès le début de la thèse et alarmante après cinq ans. Seul remède connu à ce jour : le coup de pied aux fesses.

- Le syndrome du temps perdu : dans une première phase, le malade passe plus de temps à pleurer sur le temps qu’il pense avoir perdu qu’à travailler. Dans une seconde phase, le malade passe plus de temps à pleurer sur le temps qu’il a perdu à pleurer qu’à travailler. Seul remède connu à ce jour : sécher ses larmes, ne plus penser à autre chose qu’à l’écriture et se rappeler qu’une thèse peut matériellement se rédiger en quatre mois.

Une fois les syndromes dépassés, la thèse finie par être rédigée. Mais au sein même du texte s’installent encore un certain nombre de pathologies, partagées d’ailleurs par de nombreux chercheurs “confirmés”, consistant à utiliser quelques expressions qu’il faut bien savoir déchiffrer pour en comprendre toute la saveur. Voici quelques unes de ces expressions et leur décodage :
- "Il est connu depuis longtemps..." = Je n’ai pas trouvé la référence d’origine
- "Une tendance nette semble se dégager…" = Ces données sont quasiment dénuées de sens
- "Bien qu’il n’ait pas été possible de fournir des réponses définitives à ces questions…" = Mes hypothèses ne sont pas validées, mais j’ai encore bon espoir d’en tirer quelque chose
- "Trois des échantillons ont été choisis pour une étude détaillée…" = Les autres résultats n’ont aucun sens
- "Les résultats les plus typiques sont présentés ici..." = C’est le plus beau graphique que j’ai pu faire
- "Il est estimé que…" = Je pense que…
- "Il est généralement admis que…" = Deux autres personnes le pensent aussi
- "Cette interprétation semble relativement correcte" = Tout est absolument faux
- "Selon l’analyse statistique..." = Selon la rumeur
- "Une analyse plus attentive des données obtenues permettrait sans doute de…" = Trois pages de notes ont été effacées lorsque j’ai renversé un verre de bière
- "Il est clair que des études complémentaires seront nécessaires avant de bien comprendre ce phénomène" = Je ne comprends rien
- "Tous mes remerciements à Pierre Durand pour son assistance technique et à Paulette Robert pour sa discussion des données" = M. Durand a fait le travail et Mme Robert m’a expliqué ce qu’il signifiait
- "Nous espérons que ces résultats stimuleront d’autres travaux dans ce domaine" = Ce texte n’est pas très bon, mais pas plus que les autres sur ce sujet misérable

mardi 20 octobre 2009

Torture

Le site mediapart (http://www.mediapart.fr/) propose en visionnage libre en ligne jusqu'au 19 décembre un documentaire assez complet de 85 minutes sur l'institutionnalisation de la torture sous la présidence Bush. Ou comment mettre en oeuvre toutes les conditions hiérarchiques pour qu'apparaisse un "effet Milgram" qui trouve son paroxysme dans la prison d'Abou Ghraïb en 2003-2004 (bien que cet effet n'ait besoin d'autant pour apparaître...).

dimanche 11 octobre 2009

Son House

Son House est né en 1902 à Riverton (Mississippi) et mort en 1988 à Detroit (Mississippi). Grande figure du Delta-Blues.
Une voix, une âme : quoi de plus ?


Son House, Grinnin'in your face. Album Son House at home : the complete 1969.

dimanche 4 octobre 2009

DuPhly

Etrange destin que celui de Jacques Duphly (ou du Phly, 1715-1789), compositeur, organiste et claveciniste français.
Originaire d'Evreux, il s'installe à Paris et y vit en tant que professeur et artiste indépendant fréquentant les élégants salons parisiens où il acquiert une grande réputation.
Son œuvre comprend quatre livres de pièces parus de 1744 à 1768.
Après 1768, on sait qu'il continue à enseigner au moins jusqu'en 1783, puis il disparaît dans un anonymat complet. On le cherche : le Journal Général de la France publie en 1788 un avis dans lequel On désire savoir ce qu'est devenu Monsieur du Phly, ancien maître de clavecin à Paris, où il était en 1767. S'il n'existe plus, on désirerait connaître les héritiers auxquels on a quelque chose à communiquer. Peut-être a-t-il abandonné toute activité musicale (il n'y a curieusement aucun instrument de musique dans l'inventaire de ses biens après décès) ?
Jamais marié, il lègue une part notable de ses biens à celui qui a été son domestique pendant trente ans.
Voici La Pothouïn, extraite du 4ème livre de pièces pour clavecin. Elle ici adaptée pour le piano et interprétée avec une rare grâce par le grand Alexandre Tharaud. Un nuage...



Jacques Duphly, La Pothouïn. Interprète : Alexandre Tharaud, Album Tic, Toc, Choc (2007)

Le devin plombier

Si d'aventure vous avez raté un cours de psychologie clinique, voici une petite séance de rattrapage...